Keren vit et travaille en France. Née d'une mère nigérienne et antillaise et d'un père gabonais (Fang) Keren est une jeune femme exceptionnelle qui parle fang avec un l'accent français. Elle a tenu venir honorer son père et les siens en se mariant à la coutume fang avec son fiancé français dans la pure tradition. Le mariage de Keren a été fêté pendant deux jours! Comme cela se faisait jadis dans le grand nord du Gabon, le mariage de la fille des Grands hommes se passait ainsi...J'ai quitté la fête vers 3h du matin et c'est à ce moment là que l'ambiance à la fang commençait: j'ai vu un jeune homme venir avec un grand tam-tam et là je me suis dit que les réjouissances vont être grandioses. Le lendemain en fin d'après midi lorsque j'ai appelé la mariée pour prendre de ses nouvelles, elle était encore dans l'euphorie de la fête! Je n'en revenait pas: moi j'étais crevée et pourtant il était déjà 17h, j'avais eu le temps de faire la grasse matinée, de me réveiller, de me plaindre de douleurs de dos, de fatigue, j'avais eu le temps de manger, de travailler un peu et je plaignais Keren qui devait encore plus crevée que moi, mais... Keren était en joie, son époux et elle n'avaient pas dormis depuis deux jours, mais ils étaient en pleine forme! Du samedi matin au dimanche soir, le mariage de Keren et Steeve a été fêté non stop comme dans la tradition.
Keren est dynamique et c'est une dynamite!
Alugh Avome Effam ba Steeve Bac ( Mariage de Avome Keren EFFAM & Steve BAC)
- Être prêt a se pardonner :
éyong bot badzinghane, bayiane silane bidzame
- Continuer a aimer son conjoint et ne pas s'aigrir :
édzing bot bebègn dayiane ke ossû keghe minnem mi bègn
- Se rappeler souvent ses propres erreurs: mot ayiane yem évôme ava kobe!
L'enclume: clou de la dot chez les peuplades du sud du Gabon...
L'histoire de l'enclume relève de l'initiation chez les obambas. L'enclume était était forgée par un initié. N'importe quel forgeron ne forgeait pas les enclumes.L'enclume est le symbole du plomb qui attaché aux chevilles de la femme permet à celle-ci de demeurer en mariage. En posant les pieds sur l'enclume, la mariée assoit son mariage, elle s'assied sur son mariage qui devient aussi lourd que l'enclume. On ne pose pas l'enclume, on la laisse tomber par terre, le bruit sourd est l'acquiessement des esprit qui scellent le mariage. Tous les aieux des deux mariés répondent favorablement en choeur à leur Union. C'est le symbole de la signature de l'acte de mariage. L'enclume tombe par terre: nous sommes tous nés poussière, et nous retournerons à la poussière= Jusqu'à ce que la mort les sépare, jusqu'à ce que chacun des deux époux retournera à la terre, ils resteront mari et femme.
Elle a opté pour un mariage original au village à Donguila, à plusieurs dizaines de kilomètres de Libreville. Nous sommes arrivés à Donguila la veille au soir. L'air était frais et le lieu était paisible. Vers 5h j'étais déjà debout comme d'habitude. Je suis sortie de la chambre et j'ai pris connaissance avec le lieu. Le temps de faire le tour et comprendre que la mariée Marie-Gisèle n'avait pas dormit de la toute la nuit! Elle est restée éveillée accrochée au téléphone en contact avec les nombreuses délégations qui arrivaient de Libreville à différentes heures. Les mamans dans la cuisine aussi n'avaient pas fermé l'oeil, elles étaient qui aux fourneaux, qui au découpage...En levant les yeux, j'ai réalisé en scrutant le ciel que la journée serait agréable...
Vers 6h30 les hôtesses se sont rendus à la rivière pour un petit bain. Un petit garcon a été désigné pour me servir de guide jusqu'à la rivière. Sur le chemin, il m'a raconté la vie dans ce village. J'ai cru comprendre que c'est un garcon qui n'a pas peur de la brousse.
L'eau était fraîche et j'avoue que je suis restée sur la berge à remonter dans mes souvenirs d'enfance, lorsqu'en vacances à Franceville, à Mbouma, j'allais avec les enfants du village à la rivière. Je n'ai pas osé plonger dans l'eau, mais les filles (hôtesses) s'en donnaient à coeur joie.
De retour de la rivière, Marie-Gisèle était là, assise...Elle venait de vivre la petite cérémonie de bénédiction que ses parents, son père et sa mère lui ont fait. De bonne heure, les parents ont lancé à son endroit des paroles de bénédiction suivit d'un mini rituel. C'est la tradition chez les fang lorsqu'une femme va en mariage. Rien ne vaut la bénédiction du père et de la mère lorsqu'une femme va en mariage. Dans la chambre, certaines de ses cousines entraient avec des chants de réjouissances pour elle...C'était très beau...Quant au mariage, c'était un spectacle! Le site était magnifiquement décoré et les chants qui résonnaient, se mêlaient à ceux des oiseaux qui derrière les cases, accompagnaient la cérémonie...Il n'y a rien de tel qu'un mariage coutumier au village...
Les 3 actes
Chez les obambas, il existe trois actes dans la vie de chaque être humain:
-L'Acte de naissance: Okoumbi:
C'est l'ensemble de rites et pratiques relatifs à la naissance d'un enfant.
L'enfant doit reconnu non seulement par le village, mais également par les esprits protecteurs du clan.
Dans le cas de jumeaux, l'acte de naissance s'appelle ONKIRA, c'est aussi un ensemble de rites et pratiques relatifs à la naissance de jumeaux qui sont dans la tradition Obamba, des personnes exceptionnelles.
-L'Acte de Mariage: Abomo (La dot) :
Cet acte est signé, et symbolisé par le bruit sourd que fait l'enclume en tombant lors du mariage.
-L'Acte de décès: Mboumba l'akumbu (Nuit et jour)
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